Chronique des fureteurs et des curieux

Merci à tous les curieux et fureteurs qui animent cette rubrique !

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Question n° 1301 – À la recherche du titre d'une chanson de Henry Ansquer

Qui connaît les paroles de la chanson La mort de Goude que composa Henry Ansquer à l'occasion de la défaite d'Émile Goude aux élections législatives de 1906 ?

Marguerite Giret

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Question n° 1300 : Qu'elle est l'origine du toponyme "Cavale Blanche" ?

Dans Brest, le grand Brest d'après la guerre, fourmillent comme chacun sait (ou devrait savoir), un nombre incalculable de « micro toponymes » (lieux dits) en breton, ou en breton plus ou moins bien francisés (Lambezellec ex Lambezelleg, Loscoat, Loscoad). Chacun sait aussi que de plus en plus nombreux sont traduits en breton des noms de hameaux primitivement écrits en français. C'est la mode ! En voici un qui est une véritable hérésie : Gazeg wen, Cavale Blanche. Elle contrevient doublement aux règles du bon sens et de la linguistique. Rien de plus normal ? Pas du tout. Observez les deux mots. Gazeg et wen. Gazeg c'est bien une jument, pas une cavale. Qu'on ait cru voir dans le paysage la silhouette d'un cheval blanc, couché ou debout passe encore. Mais pourquoi un cheval femelle ? De plus le mot « cavale » est très littéraire et n'a aucun équivalent en breton. Cavale n'existe pour la plupart d'entre nous que dans les grilles de mots croisés force 6, pas dans la langue de tous les jours.

En revanche, « cavale » existe bien dans le français plus ou moins argotique que tout le monde comprend. Une cavale c'est une fugue, une fuite clandestine. On réussit une cavale quand « on se fait la malle ». Une cavale blanche, c'est une cavale qui n'a pas réussi, qui a fait chou blanc. C'est ce que Mme Irène Frachon avance dans son livre Mediator 150 mg (éd. Dialogues) : « … l'hôpital de la Cavale Blanche, dont le sens est loin de ce qu'un voyageur croit entendre… la Cavale Blanche, le quartier où l'on rattrapait les fugitifs éperdus, évadés du bagne de Brest ». 

J'en appelle à nos lecteurs : l'un d'entre eux connaîtrait-il l'origine de ce toponyme français qui n'a été bretonnisé que très récemment ?

Henri-Jean Turier

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Question n° 1299 : La médaille de la Société Académique de Brest a-t-elle bien été frappée ?

Dans le règlement de la Société Académique de Brest, il est écrit à la rubrique « Récompense » que « des médailles seront frappées dans le but de reconnaître l’importance des travaux faits par les sociétaires (30 mai 1870). La société met chaque année une question au concours et décerne une médaille unique dont la valeur est fixée par le bureau d’après les ressources disponibles (25 juin 1859) ». Quelqu’un a-t-il déjà vu une médaille de cette société ?

Yves Coativy

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Question n° 1298 : Quelle était la situation politique de Brest à l'été 1797 ?

Je me permets de m’adresser à vous, car je suis en train de rédiger un livre sur Marie-Étienne Peltier, capitaine corsaire de la République. J’ai trouvé au S.H.D. de Vincennes l'arrivée du parlementaire La Pallas à Brest vers le 16 Messidor an 5 (4 juillet 1797) avec comme prisonnier libéré Marie-Étienne Peltier, d'après la cote FF2/179, F° 05.

Je pensais que ce serait un événement qui aurait laissé des traces dans les archives du S.H.D. de Brest : lettre au ministre de la Marine par exemple, ou des lettres de la Mairie de Brest au lieu de résidence du prisonnier libéré, l'autorisant à rentrer chez lui sous la surveillance du maire de sa commune, comme j'en ai trouvé à Cherbourg. Cette lettre fait également référence à un rapport de la Sûreté Générale. Je n'ai malheureusement pas la cote. Quelle était la situation politique à Brest en cet été 1797 ? 

Tugdual de Langlais

J’ai écrit un livre sur le père de ce corsaire : L’armateur préféré de Beaumarchais, Jean Peltier Dudoyer. De Nates à l'Isle de France, 340 p. illustrées, éd. Coiffard, Nantes.

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Question n° 1297 : Qui pourrait m'indiquer où se serait trouvée dans l'ancien Brest l'entrée de ce tunnel, et à quoi était-il destiné ?

Photo prise en 1918.

 

Gildas Priol

Réponse

Il s'agit en fait de la citadelle de Verdun et non de Brest, l'annotation de la photo était  fausse.

 

Gildas Priol

Question n° 1296 : Qui peut répondre à nos interrogations - origine, date et auteur de cette toile ?

DR
DR

Patrick Monéger, entrepreneur du Finistère, souhaite offrir à la Ville de Brest, un grand tableau représentant Les troupes américaines acclamées par la population brestoise - Cour Dajot - novembre 1917. L'oeuvre a d'abord été mise aux enchères chez Me Thierry-Lannon, commissaires-priseurs, le 6 novembre 1988 ; ne trouvant pas d'acquéreur, elle a été ravalée puis achetée par M. Monéger le 22 novembre 1988. Il a fait restaurer la toile en 1989. L'auteur n'en est pas connu, la date d'exécution et le parcours de l'oeuvre non plus. Les dimensions du tableau sont 238cm de largeur par 164cm de hauteur avec le cadre et de 201cm par 126cm sans le cadre. Tous renseignements complémentaires seront les bienvenus.

Pascal Aumasson

Musée des beaux-arts de Brest Métropole

Réponses

Un lecteur perspicace, Patrick Chatelin, suggère que cette toile pourrait être l'oeuvre du peintre-graveur Gustave Pierre (1875-1939). Cette éventualité a été communiquée à Pascal Aumasson, Conservateur du Musée des beaux-arts de Brest Métropole.

 

MAJ du 26 juin 2017 : ce tableau serait l'oeuvre du peintre Léon Bellemont (1866-1961) comme nous l'indique cet article du journal Ouest-France en date du 23 juin 2017. Mais cela n'est pas encore confirmé. Affaire à suivre donc...

Question n° 1295 : Qu'elle peut être l'origine de cette construction bien maçonnée ?

En soulevant une petite dalle dans le fond de mon jardin, j'ai découvert le début ou peut-être la fin, de ce qui pourrait être un puisard, voire une cheminée d'aération. Aucune circulation d'eau ni d'air n'est perceptible pour alors. L'intérieur de ce boyau carré fait 30 x 30 cm et ne semble pas dépasser 1,50 m de profondeur.

Céline Gumuchian

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Question n° 1294 : Où se trouvait la "Porte Combarelle" ?

À la fin de la Première Guerre mondiale comme le montre l'extrait de La Dépêche de Brest du 30 décembre 1918, citant l'arrivée imminente à Brest de sous-marins allemands comme prises de guerre, on entendait souvent citer comme entrée de l'arsenal donnant sur les bassins de Lanninon, une « Porte Combarelle ». Où se trouvait-elle, et que signifie ce nom ?

Michel Hervé

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Question n° 1293 : Comment et quand ces lourdes pierres sont-elles parvenues à Porz Keraliou ?

Un des motifs décoratifs du bloc en granite déposé à Porz Keraliou.
Un des motifs décoratifs du bloc en granite déposé à Porz Keraliou.

Connaît-on à Brest d’autres remplois des granites du Monument Américain ?

 

Description des pierres déposées à Porz Keraliou mentionnée ci-après au dernier paragraphe de la deuxième réponse à la question n° 1287.

Louis Chauris

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Question n° 1292 : Que sait-on des chants bretons du conflit franco-prussien ? Ont-ils été conservés, par exemple, sous forme de feuilles volantes ?

Dans son livre Souvenirs de l'armée de Bretagne 1870-71 (Brest, 1908), le docteur Gestin évoque page 129 une chanson de guerre contre les Allemands en breton et en 50 couplets dont ce passage : « Araok, araok bugale Breiz, tend a galoum, araok » (« En avant, en avant, gens de la Bretagne, gens de coeur, en avant ! »). Quant à Michel Cornudet, Parisien, il décrit les mobiles bretons dans Paris assiégé et raconte que « la Garde mobile, un bataillon de Paris et une compagnie d’Ille-et-Vilaine, a reçu avec fermeté le baptême du feu. Un témoin oculaire a raconté un détail touchant sur ces jeunes Bretons qui arrivent à Paris en chantant les chants de leur pays, et dont la tenue avait déjà si fort étonné les Parisiens. Au premier coup de feu, leur aumônier s’est écrié : « Mes enfants, tous à genoux, récitez votre acte de contrition ; je vais vous donner l’absolution ». Et tous ces braves se sont agenouillés » (rapporté par Pierre Milza, L’année terrible. La guerre franco-prussienne septembre 1870-mars 1871, Paris, 2009, p. 162). On sait aussi qu’il existe des chansonnettes à l’eau de rose : « Nous sommes des p’tits Bretons, qui n’reculerons jamais » (cf. J.-B. Mazeres, Les mobiles de Rennes au siège de Paris du 7 septembre 1870 au 13 mars 1871, Rennes, 1871, p. 21).

Yves Coativy

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Question n° 1291 : Qui connaît l'origine toponymique de la "Croix du Salut" et de la côte qui y mène à Kerlouan ?

Quel lecteur (masculin) des Cahiers de l'Iroise n'a pas été secrètement amoureux de la jeune fille à bicyclette chantée par Yves Montand dans C'était la fille du facteur ? Une jeune fille devant laquelle il n'était pas question de mettre pied à terre, même dans les montées les plus sévères. À Kerlouan, même chose quand le vélo était le seul moyen de locomotion pour se rendre à Lesneven. Même roulant en solitaire, en danseuse et le nez au guidon, il ne serait venu à aucun des seniors d'aujourd'hui de marcher à côté de son vélo quand on abordait la terrible « côte du Salut », qui aboutissait à la célèbre « Croix du Salut », monumental calvaire assis sur un emmarchement de trois degrés !

Quel salut ? Nul n'en savait rien à l'époque et aujourd'hui encore moins. Était-ce le salut éternel promis par le divin sacrifié de là-haut, ou courageux sportif d'ici-bas ? Allez savoir ! Croix du Salut, Kroaz ar Salud. J'ai su, il y a peu de temps, en préparant une visite à Notre-Dame de Kernitron en Lanmeur, que là aussi il y avait une « côte du Salut ». Lors des pardons des paroisses environnantes, les processions arrivées à un point haut du trajet, faisaient halte, chantaient un Ave Maris Stella et saluaient le clocher de la chapelle dans le lointain. Comment ? En inclinant les bannières, de la même manière qu'au sortir de l'église où se sont faites les obsèques d'un ancien combattant, les drapeaux s'inclinent pour un dernier « salut » au camarade qui a fini le combat. Adieu camarade.

Un lecteur des Cahiers, bon chrétien ou libre penseur, familier ou non du pays Pagan ou de la Côte des Légendes, peut-il éclairer ma religion ? D'avance, merci.

Henri-Jean Turier

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Réponse

Peut-être un élément de réponse à cette question. En effet, dans son Dictionnaire des noms de lieux bretons, Albert Deshayes signale (page 233), à propos de Salud (Salut) : « Outre son acception religieuse dans Groas-ar-Salud en Plouegat-Moysan (29) dans Salut-ar-Verhez en Plougasnou (29) désignerait le lieu élevé d'où l'on apercevait le clocher de sa paroisse, ce qui semble exact pour Mané-Salud en Camors (56)... Le terme se note Zalud dans Goarem-Zalud en Landeleau (29) et dans Place-ar-Zalut en Pont de Buis-Les Quimerc'h ou encore dans Zalut en Querrien (29) ». Il ne cite pas Kerlouan, mais il me semble que la côte de la "Croix Salut" correspond à cette définition. Cela reste à vérifier.

 Jacques Arnol

Question n° 1290 : Recherche d'éléments iconographiques et textes sur l'histoire de la goélette "Notre-Dame d’Étel", la troisième goélette de l’École Navale (ex "Aesios II" et ex "Dukrinda") utilisée par l’École des Manoeuvres en rade de Brest entre 1950 et 1954

Le "Notre-Dame d'Étel"
Le "Notre-Dame d'Étel"

Voici un résumé de mes recherches :

 

Les quatre vies de Notre-Dame d'Étel

Goélette motorisée ; longueur HT 98.1 (pieds), largeur 20.3, soit 29.90 m de long sur 6.18 m de large ; jauge brute 171 tx; jauge nette 34.43 tx.


Cette ancienne goélette franche, pilote d’Ostende a été construite en 1913. Je n’ai rien trouvé sur sa première partie de vie en Belgique. En 1936, elle est achetée par la famille Lamy, armateur à Caen pour l’utiliser comme Yacht en Méditerranée. Après la mort de son époux, Madame Lamy se remarie avec l’égyptologue René Schwaller de Lubicz et ils se rendent en Égypte pour des travaux de recherche. En 1937, le bateau obtient le guidon du Yacht Club de France et il s’appelle déjà Notre-Dame d’Étel.
Le Notre-Dame d’Étel est réquisitionné à Beyrouth le 1er novembre 1939 en tant que patrouilleur, immatriculé P101. Il est libéré le 10 juillet 1940. Pris par la Royale Navy en août 1941, il est transféré aux Forces Navales Françaises Libres. Armé d’un équipage hétéroclite (libanais, breton, brésilien, annamite) le patrouilleur est armé de plusieurs mitrailleuses et réalise des opérations corsaires, de renseignement et de bateau-piège. Son premier commandant est un Capitaine de Corvette polonais W.A Kosianowski Lorenz, le deuxième est EV Paul Antoine Lota et le troisième est probablement l’EV Jean Albert Robin. La documentation dit que la goélette « sera rendue à la vie civile en 1946 », mais on la retrouve à l’École des Manoeuvres entre 1950 et 1954, date de son retrait du service. Après cela on perd sa trace. A-t-elle été démolie ? Rendue à son propriétaire d’avant-guerre ? Revendue aux domaines ? Navigue-t-elle toujours ?

Je suis à la recherche de tous documents et témoignages concernant ce bateau, ses différents équipages et les marins formés à son bord.

Râmine

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Réponse

Mon grand-père y a été membre de l'équipage – quartier maître – en 1943, avec les FNFL. L'histoire de ce bateau est racontée dans le livre Corsaire et para (éd. des Ternes, 1981) de Paul Antoine Lota.

Anthony Deleter

Question n° 1289 : Qui connaît Émile Gauffriaud (1877-1957), un peintre brestois oublié ?

Émile Gauffriaud, Marine / collection particulière
Émile Gauffriaud, Marine / collection particulière

Émile Gauffriaud (1877-1957) est un peintre de paysages et de marine oublié. Pierre Péron en évoque la silhouette dans son livre De la rue de Siam à Recouvrance : « L’artiste au grand chapeau à larges bords et à la grande lavallière comme il se doit, le bel homme qui, à longueur de journée peint à la chaîne des sardiniers, des reflets de lune sur l’eau ou des sous-bois bien léchés, que sa jolie femme et sa non moins jolie fille à la belle boucle à l’anglaise vendent à la loterie ». Sa carrière est assez mal documentée. Tout au plus sait-on par les tableaux passés en salle des ventes qu’il réside aussi en Limousin et au Croisic. Comme l’écrit Pierre Péron, il peint des marines très soignées, des femmes de pêcheurs et des bouts de côtes avec des effets de lumière genre coucher de soleil ou lever de lune, le tout sans grande imagination et sans décoller de la peinture académique à une époque où les grands peintres sont passés à autre chose. Il n’a pas l’air de peindre beaucoup après 1930, si l’on en croit les dates qui figurent sur ses œuvres. Une carte postale ancienne montre la vitrine très « art nouveau » de sa boutique au Pouliguen. Il signe ses tableaux de son nom complet ou de l’abréviation Goff.

Yves Coativy

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Question n° 1288 : Aux sources de "L'Ancre de Miséricorde"

Dans ce roman dont l'action se situe au XVIIIe siècle, Mac Orlan décrit assez bien le Brest ancien qui était encore à peu près intact avec la Seconde Guerre mondiale et qu'il a pu apprécier quand il y a séjourné. Il parle assez peu de l'histoire générale de la ville, mais il a pu en connaître l'essentiel en conversant avec ses relations locales. Un des principaux personnages Yves Marie Morgat est élève au collège des Jésuites, ce qui situerait l'action avant 1764, date de l'interdiction en France de la Compagnie de Jésus. Elle ne peut donc se passer dans le Brest de 1777, comme le dit Jean-Claude Lamy dans son importante biographie de l'écrivain, paru en 2002. Mais on aimerait savoir d'où Mac Orlan a tiré le personnage de Jérôme Burns, alias Petit Radet, à moins que ce ne soit une invention de l'auteur. En effet, en 1769, un espion anglais nommé Alexandre Gordon y fut condamné à mort par une juridiction brestoise et exécuté le 24 novembre. Le public en sera informé par une publication populaire de deux pages sans doute officielle car éditée « avec permission » mais sans nom d'imprimeur, et qui ne peut sortir que des presses de Pierre Romain Malassis, alors seul imprimeur brestois. L'événement a fait l'objet d'une étude de Levot, que nous n'avons pu consulter dans le Bulletin de la Société Académique de Brest en 1861. Nous aimerions savoir si Mac Orlan a pu la consulter ou s'en inspirer.

Jean-Louis Debauve

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Question n° 1287 : Provenance d'un bloc de granit rose Plougastel ?

© Yves Coativy
© Yves Coativy

D'où provient ce bloc de granit rose sculpté que l'on peut voir à Porz-Keraliou en Plougastel ?

Yves Coativy

Réponses

C'est un élément de décor de l'ancien monument brestois aux marins américains morts en 1914-1918. Il a été détruit par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit depuis à l'identique sur le cours Dajot. Le bloc déposé à Plougastel correspond à la frise haute du mémorial comme on peut le voir sur la photographie.

Aristide Clairembart

Un des motifs décoratifs du bloc en granite déposé à Porz Keraliou.
Un des motifs décoratifs du bloc en granite déposé à Porz Keraliou.

Un lecteur avait apporté une première réponse dans le Cahier n° 217. Voici un complément :

Érigé à l'emplacement d'un bastion dans les remparts longeant le cours Dajot, le monument américain inauguré officiellement en 1937, a été détruit, lors de la dernière guerre, en trois étapes :

- endommagé le 4 janvier 1941 lors d'un bombardement par l'aviation britannique ;

- dynamité le 4 juillet 1941 par les Allemands le jour de la fête américaine de « l'Indépendance Day » ;

- parachèvement de la démolition, également par l'occupant, les 30 et 31 mars 1942.

Le monument avait mis en œuvre de superbes pierres. Le granite des Traouieros, à gros grain, extrait dans la carrière d'Isidore Etienne, ouverte dans le massif de Ploumanac'h (dans les anciennes Côtes-du-Nord), est identifiable par la présence de deux feldspaths, l'un rouge, l'autre vert. D'autres pierres semblent bien être de l'Aber-Ildut, caractérisées par ces gros feldspaths roses et ses enclaves oblongues gris sombre.

L'occupant – en l'occurrence l'organisation Todt – dispose là d'excellents matériaux pour ces travaux. Le maire de Brest fait savoir qu'il serait désirable que ces pierres puissent être laissées sur place pour servir ultérieurement à des aménagements locaux ; il ajoute qu'il serait regrettable que ces matériaux soient utilisés pour constituer des blocages. Dans sa réponse, l'organisation Todt précise qu'elle n'a « pas employé ou seulement dans une faible proportion, les pierres provenant du monument détruit, et dans tous les cas, non pas pour la construction d'abri, mais tout au plus pour la réfection des rues dans l'enceinte de Brest ». Mais, c'est pour ajouter aussitôt : « Au cas où nous aurions absolument besoin pour l'exécution de travaux de construction importants, nous irions, bien entendu, les prendre et nous les emploierions ».

Entrée de l'Abri Sadi-Carnot.
Entrée de l'Abri Sadi-Carnot.

C'est ce qui n'allait pas tarder à se produire. Selon nous, une partie de ces pierres a été remployée, en 1943, pour l'entrée de l'abri Sadi-Carnot, à proximité de la Porte Tourville de l'arsenal. Le granite des Traouieros a été utilisé pour constituer l'encadrement de la porte, ainsi que les chaînages d'angles latéraux, sous forme de pierres de taille en façonnement « bossué », de belles dimensions (par ex., 50 x 29 x 30 cm, 40 x 30 x 40 cm… ). Le granite de l'Aber-Ildut forme des moellons du parement vu, en éléments moins importants (30 x 14 cm…).

Pendant longtemps, nous avions été intrigués par la provenance de ces pierres. Passe encore pour le granite de l'Aber-Ildut, relativement proche, mais comment expliquer d'avoir été quérir si loin – à une période où les transports étaient difficiles – le granite des Traouieros ? Nos questions semblent enfin avoir trouvé leur réponse. Lors du siège de Brest, en 1944, de nombreux éclats ont mutilé ces pierres, vestiges émouvants d'une double tentative de disparition…

Mais toutes les pierres du Monument Américain n'ont pas subi ce tragique destin. À Porz Keraliou en Plougastel-Daoulas, à l'enracinement de la cale, est déposé un superbe élément avec trois motifs décoratifs (cf. les Cahiers de l'Iroise, n° 216, 2014, page 104 et n° 217, 2014, page 139) façonné dans le granite des Traouieros (longueur = 179 cm ; largeur = 73 cm). Par ailleurs, un peu plus loin, sur la grève, gisent deux pierres de taille, remarquablement façonnées, en granite de l'Aber-Ildut, offrant respectivement les dimensions suivantes : 90 x 60 x 16 cm et 71 x 52 x 20 cm.

Ces données entraînent pour ce même sujet une nouvelle question mentionnée supra (question n° 1293).

Louis Chauris

Question n° 1286 : Un oléoduc romain à Kerinou ?

Lors d'une conversation, j'ai appris que se situait sous La Poste du quartier de Kerinou, un oléoduc romain. Il semblerait que c'est lors des fondations de ce bâtiment qu'il a été mis à jour. Mais au moment de cette découverte, le secret a été gardé pour ne pas retarder les travaux. Cet oléoduc se terminerait dans le bas de Kerinou à proximité d'une fontaine. Quelqu'un aurait-il des renseignements à ce sujet ?

Marie-Danielle Queffelec

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Question n° 1285 : Pourquoi cette croix ?

© Frédéric Denis
© Frédéric Denis

Une fidèle lectrice, randonneuse à ses heures, a découvert à proximité de l'accès à l'ancien pont de Plougastel, rive gauche, une imposante croix de granit. Sur le site Plougastel.com, cette croix est mentionnée au lieu dit Croas ar Pont et son édification date de 1950. Il ne peut donc s'agir d'une croix de Mission. Alors, pourquoi cette croix en ce lieu à cette date. Est-ce que le toponyme existait avant sous cette forme ?

Marie-Danielle Queffelec

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Question n° 1284 : Qu'est devenu le diamant bleu ?

Dans les conséquences dramatiques de l'explosion de l'abri Sadi Carnot, il apparaît sur la liste des victimes portées disparues le nom de la Comtesse de Maleyssie, petite-fille de la Comtesse de Rodellec du Portzic. Pour ceux qui connaissent un peu l'histoire de cette noble famille, ils ont certainement entendu parler de l'affaire du diamant bleu bizarrement disparu puis retrouvé un soir de réception à Kerstears. Il est dit que Madame de Maleyssie aurait eu ce diamant au doigt lors de cette catastrophe. Aujourd'hui, le calice avec lequel les prêtres de la paroisse Saint-Louis à Brest célèbrent la messe a une histoire bien particulière. À la demande des familles, les bijoux en or et en argent que portaient les victimes de l'incendie de l'abri Sadi Carnot ont été fondus et ce calice apparu a été serti de leurs pierres précieuses. Peut-on imaginer y retrouver ce fameux diamant bleu de la Comtesse de Rodellec ?

Charles Brossard

Réponses

© Ouest-France
© Ouest-France

D'après de nombreux témoignages, il est décidé à la suite de la catastrophe de l'abri Sadi-Carnot de récupérer des bijoux des personnes mortes lors du drame pour en faire un calice. Mais de nombreuses questions restent en suspens : qui en est à l’initiative ? Ce serait le père Rohou, vicaire aux Carmes, qui aurait été chargé de l’opération, alors que le pompier Rohou intervient au moment de l’incendie. Y a-t-il un lien de famille entre-eux deux ? (frères, cousins ?). De plus, ce serait un orfèvre parisien, Fra Donat Thomasson, qui aurait réalisé le calice. Il est membre de la Société de Saint-Jean, et fondateur de la revue L’artisan et l’autel. Pourquoi a-t-on fait appel à lui plus qu’à un autre ? Enfin, le calice était-il destiné a être utilisé aux Carmes, comme un objet expiatoire ou une sorte d’ex-voto ?

Yann Celton

En 2007, j'ai effectué des recherches sur la comtesse de Rodellec du Portzic, née Béatrice de Trobriand. Dans ce cadre, j'ai rencontré au cours d'un dîner, deux de ses cousines, les arrières petites-filles d'Alphée de Trobriand et de monsieur Gérard de Trobriand, fils de Roger de Trobriand et un proche de la comtesse.

Monsieur Gérard de Trobriand a résidé à Ker Stears pendant dix ans de 1930 à 1940. Ce dernier m'a déclaré n'avoir jamais vu cette bague, ni dans les bijoux de la comtesse, ni au doigt de sa petite-fille Marie Antoinette qu'il a beaucoup côtoyée. Pour lui, la bague avec ce diamant qui avait une réputation de maléfice, a été vendu par la comtesse (très superstitieuse) après le fameux vol de 1906 et du procès de 1907. Il a été acheté par une richissime Anglaise. Il se trouve que cette dernière faisait partie du voyage du Titanic en avril 1912.

Ce bijou serait donc enseveli à 4 000 mètres de profondeur depuis cette date. Sa disparition dans l'abri Sadi Carnot ne serait qu'une légende.

Jacques Arnol

Question n° 1283 : Qu’est-ce que le ponton "Jeanne d’Arc" ?

photo © Jean-Pierre Garnier
photo © Jean-Pierre Garnier

Il existe un jeton en os qui porte à l’avers la mention « République française » entourant un faisceau et au revers « Brest ponton Belle Poule » dans une couronne de laurier et de chêne. Le diamètre hors bélière est de 38,3 mm, l’épaisseur est de 2 mm et le poids de 3,90 grammes. De quelle époque date ce jeton ? Connaît-on d’autres objets du même type ?

Jean-Pierre Garnier

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Question n° 1282 : Qui peut apporter des précisions sur cet épisode de la vie brestoise à la fin du XIXe siècle ?

Une épidémie particulièrement meurtrière a sévi à Brest aux alentours des années 1880-1890. D’après les dires de ma mère, qui les tenait de sa grand-mère, « ce fut quelque chose d’effroyable. Les gens mouraient en quelques heures et il y avait un tel nombre de décès que les maires furent obligés de faire creuser des fosses communes dans la campagne environnante dans des lieux déserts ». Qui peut apporter des précisions sur cet épisode de la vie brestoise à la fin du XIXe siècle ?

Madame Bleunven

Réponse

« Mort noire » ou « peur bleue », peste ou choléra, sont envisagés d'emblée dès que l'on parle d'épidémie mémorable, particulièrement horrible et meurtrière – comme celle que rapporte Madame Bleunven –, observée à Brest aux alentours des années 1880-1890. Si la région a été pratiquement épargnée par la peste après le XVIIe siècle, en revanche le choléra la frappe très durement au XIXe siècle, en particulier en 1832, 1849-50, 1866, 1885-86 et 1893-94 : le récit de votre lectrice se rapporte vraisemblablement à un épisode d'une des deux dernières poussées épidémiques 1885-86 ou 1893-94. On y retrouve ces caractères « spectaculaires » de la maladie, début très brutal, fréquence d'une évolution courte, parfois 24-48 h, extrême contagiosité, aboutissant à un grand nombre de décès débordant les autorités.
Ces deux dernières épidémies présentent quelques particularités :
- La première, de 1885, débutée en septembre à Concarneau, remonte par Quimper et Audierne, jusqu'à Douarnenez, puis Brest et le Nord-Finistère, et descend vers le Sud-Finistère. Le centre de la région est pratiquement épargné.
- La seconde, de 1893, se déclare à Brest en juin. Au 1er septembre, on y compte 82 morts. À la fin de l'épidémie, l'arrondissement de Brest comptera 538 morts.
Par ailleurs, l'épidémie touche Le Conquet, et de là, par transmission directe, frappe Molène le 11 août (44 morts en 22 jours) et Trielen le 15 août (23 personnes, 9 survivants). Au début de cette même période des deux dernières épidémies, en 1884, le vibrion cholérique, agent de la maladie, est identifié par Robert Koch.

André Sparfel


Ouvrages consultés :
* Philippe Saliou, Peur bleue et cabotage. Histoire des épidémies de choléra
dans le Finistère au XIXe siècle, thèse de médecine, Brest, 2010.
* « Les épidémies », Écho de Saint-Pierre N° 148, décembre 2002.

Question n° 1281 : Le rôcher gravé de l'Île-Tudy

photo © Marc Dizerbo
photo © Marc Dizerbo

Quel est ce symbole qui est gravé à l'Île-Tudy sur un rocher de la grève, côté large, un peu au-dessus de la laisse de haute mer ?

Marc Dizerbo

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Question n° 1280 : Qui connaîtrait mieux le peintre de marine Fernan Louis ?

© Fernan Louis
© Fernan Louis

Fernan Louis est un peintre et illustrateur de marine qui a travaillé dans les années 1930-1950 dans la région brestoise. Une rapide recherche documentaire permet d’avancer quelques éléments de sa biographie. Il a laissé une série de cartes postales représentant la vie quotidienne des marins d’État. Il a peint des navires et des marins : cuirassés en rade, rassemblement de voiliers (1958), aquarelle représentant un officier de marine au pied d’un grand navire de guerre (années 1940-1950). Il a illustré le livre de Marcel Rondeleux, Ceux du Cap-Horn (Brest, Imp. de La Dépêche, 1939). Il a aussi dessiné Brest comme l’attestent les gravures qui figurent dans Les Cahiers de l’Iroise de juillet 1990, p. 130 (La rue Guyot) et p. 133 (Maison de la rue au beurre). A-t-on plus de précisions sur sa vie, sa carrière, son oeuvre ?

Yves Coativy

Réponse n° 1

En réponse à cette question, Monsieur Erwan Guéguéniat, un de nos sociétaires, nous apporte une information concernant ce peintre illustrateur de marine. En nous offrant la photographie de la peinture ci-contre, il nous confie : « Ma mère, née en 1938, a toujours connu cette peinture à la maison. Je pense qu'elle fut offerte à mon grand-père, Henri Capitaine, ingénieur à la DCAN à la fin de la guerre, probablement parce qu'il avait participé à la construction de ce navire ».

Fernan Louis, "Le Richelieu", octobre 1941 / collection Guéguéniat-Capitaine
Fernan Louis, "Le Richelieu", octobre 1941 / collection Guéguéniat-Capitaine

Réponse n° 2

Jean Brun, peintre de marines, nous signale une gouache de Fernan Louis qui représente le croiseur la Marseillaise sabordé à Toulon le 27 novembre 1942. « Le navire conserve encore ses deux cheminées, c'est sans doute au début des explosions. À mon avis la gouache a été réalisée à partir d'une photo, ce qui prouverait que c'est Fernan Louis, lui-même qui l'a prise, la marque du drapeau français sur la tourelle, bien visible, l'angle de la situation du navire, renforcent cette hypothèse. Il devait être à bord d'une embarcation, ce qui implique qu'il était peut-être dans la Marine, rappelé ? ». Il nous communique aussi quelques photographies concernant cet événement. La première est tirée de l'ouvrage d’André Piernic, L'héroïque sabordage de la flotte française, Paris, 1945, et la seconde de celui d’Henri Noguères, Le suicide de la flotte française à Toulon, Paris, 1961, cliché d’A. Blanc.

Fernan Louis, "La Marseillaise sabordée", gouache / collection Jean Brun
Fernan Louis, "La Marseillaise sabordée", gouache / collection Jean Brun
La Marseillaise sabordée, photo d'André Piernic
La Marseillaise sabordée, photo d'André Piernic

Fernan Louis, "Appontage sur le porte-avions Arromanches" / collection particulière
Fernan Louis, "Appontage sur le porte-avions Arromanches" / collection particulière

Il existe une autre gouache (cf. ci-contre) de Fernan Louis qui représente un appontage sur le porte-avions Arromanches, datée de mai 1952, avec la dédicace : "En souvenir du STA/HY". Cette dernière mention mériterait d’être explicitée par un connaisseur de l’aéronavale des années 1950 ! Via le formulaire ci-dessous ? 

Aristide Clairembart

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Réponse à la question n° 1218 : Que sont devenues les statues flanquant le porche de l'église Saint-Louis ?

Un ancien et fidèle lecteur, toujours l'oreille attentive aux actualités brestoises, nous a récemment informés qu'il détenait la réponse à la question n°1218 posée dans le Cahier n°160 d'octobre 1993. Ce correspondant répondant aux initiales de D.C.I. posait deux questions : dans la première, il s'interrogeait sur la destinée des statues extérieures de l’ancienne église Saint-Louis dites - mentionnait-il - « de Charlemagne et de saint-Louis » et sa seconde interrogation portait sur le devenir des colonnes du baldaquin.

les statues retrouvées dans les caves du musée des Beaux-Arts photo © Aristide Clairembart
les statues retrouvées dans les caves du musée des Beaux-Arts photo © Aristide Clairembart

On voyait avant-guerre sur la façade de l’église Saint-Louis deux statues monumentales représentant les apôtres Pierre et Paul, insérées dans des niches flanquant la porte, oeuvre du sculpteur Yves Collet (1761-1843). L’église n’a pas été détruite par un bombardement mais par un incendie dans la nuit du 14 août 1944, ce qui fait qu’à la Libération, les murs du bâtiment sont encore debouts et les statues à leur place, en assez bon état. Elles sont alors démontées puis stockées dans les sous-sols du musée des Beaux-Arts de Brest. Elles sont restées là dormir, jusqu'à ce qu'un inventaire les fasse resurgir des profondeurs de l'oubli au début des années 2000 suite au changement de conservateur. Actuellement, elles sont dans un hangar municipal, en attente d’être remontées dans l'église actuelle. On trouve mention, pour ces oeuvres, des dénominations « Charlemagne et Saint-Louis », par exemple dans Louis Delourmel, Histoire anecdotique de Brest, Paris, 1923, p. 321. L’examen des photographies anciennes et récentes indique qu’il s’agit bien des saints Pierre et Paul et non de l’empereur à la barbe fleurie et du roi de France.

Quant aux colonnes de porphyre du baldaquin, elles ont eu moins de chance. Ces objets antiques ont été ramenés d’Égypte sous l’Ancien Régime pour servir à décorer un palais royal, peut-être Versailles. Arrivées à Brest par voie de mer, les colonnes sont laissées à l’abandon. L’ingénieur Frézier les récupère au milieu du XVIIIe siècle pour servir comme supports du baldaquin surmontant le grand autel de marbre rouge, don de Louis XV. Encore en bel état en 1944, elles sont néanmoins expédiées dans les remblais de nivellement du centre-ville où elles dorment encore. Espérons au moins que les bâtisseurs ne les ont pas concassées avant de les mettre au rebut.

Aristide Clairembart

Question n° 1279 : Le menhir de Kerbonne

photo © Yves Coativy
photo © Yves Coativy

On voit, aujourd'hui couchée et à moitié enfouie au bout de la rue Châteaurenault (Brest, quartier de Kerbonne), une pierre de granit. Elle a une forme grossièrement triangulaire qui rappelle celle d’un petit menhir dont les côtés auraient été biseautés. En bas à gauche, l’angle de sa base semble avoir été cassé relativement récemment. Sa hauteur est d’environ 176 cm, sa plus grande largeur mesurable est de 72 cm. Une partie de la pierre, du côté du pied, n’a pas le même aspect que le reste, comme si elle avait été longtemps debout. D’où vient ce morceau de roche ? Est-ce un petit menhir, une stèle, un caillou abandonné après avoir servi à décorer un jardin ? Depuis combien de temps est-il là ? Yohann Sparfel et Yvan Pailler ne le signalent pas dans Les mégalithes de l’arrondissement de Brest, Rennes, 2009, p.73-74. Par contre, ils notent qu’il a peut-être existé non loin de là, aux Quatre-Moulins, une sépulture mégalithique.

Yves Coativy

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Question n° 1278 : La base en pierre de la statue d'Armand Rousseau

collection particulière
collection particulière

Dans le vieux Brest, au bas du Cours Dajot, face au Château, une statue en bronze rendait hommage à Armand Rousseau, homme politique et promoteur des lignes du chemin de fer départemental. Elle était posée sur un socle en pierre. Les Allemands ont fondu la statue pendant la guerre. Par contre, la base a survécu et on la voyait encore dans les années 1970, démontée sur le petit parking de la plage des « Quatre pompes ».

Qu’est-elle devenue ?

Yves Coativy

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Question n° 1277 : Rue du Phénix

Dans sa délibération du 15 décembre 1989, le conseil municipal de Brest arrête qu'une voie du nouveau quartier de Mesdoun se dénommera dorénavant "Rue du Phénix". Il est précisé dans ce texte que c'est à la demande d'un groupe de riverains demeurant au lieu-dit Mesdoun que la voie desservant leur lotissement porte ce nom.

Y a-t-il une justification à ce souhait ?

Gérard Cissé

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Question n° 1276 : Le Mexique

Tout près de Coat An, à la fin des années 50, un ensemble de petits pavillons sociaux – d'aucuns parleront de cité d'urgence –, a été érigé pour héberger certains Brestois. Dans la vox populi, au fil du temps, ce petit quartier paisible a été dénommé le "Mexique". Bien que récemment rasé et reconstruit avec le même objectif, ce terme perdure encore de nos jours.

Un lecteur saurait-il donner le sens de cette appellation ?

Gérard Cissé

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Question n° 1275 : Le Canada

Sur le plan cadastre de 1834 de la commune de Lambézellec, figure à l'extrême nord de celle-ci, un lieu dénommé le "Canada".

Quelqu'un pourrait-il en connaître l'origine ?

Gérard Cissé

Réponse

photo © Gérard Cissé
photo © Gérard Cissé

Aux dires de notre ami Henri Turier qui a mené l'enquête, rares sont les toponymes dont l’interprétation est aussi aléatoire et plurielle.


- Pour les uns, la plus grande partie, ce nom est un sobriquet donné par ses voisins du village de Kergountez à un homme entreprenant et aventurier ayant fait fortune dans la Belle Province et revenu au soir de sa vie au pays natal.
- D’autres optent pour un sobriquet encore, mais celtique celui-là, moins prestigieux : Kanad, chanter. Le porteur aurait été un bon chanteur.
- Une explication qui est beaucoup plus simple et moins hasardeuse. À cet endroit en 1914, il y aurait eu un camp de soldats canadiens venus au secours de la vieille Europe. À Pontanézen, il y avait bien des soldats américains. Alors pourquoi pas à Kergountez ?


Pourtant précise Gérard Cissé sur le cadastre de la commune de Lambezellec datant de 1834, apparaît bien au nord de Keranchoazen à la lisière avec la commune de Gouesnou un lieu-dit mentionné Canada. Ce terme est d'ailleurs confirmé de nos jours sur le territoire de cette commune limitrophe avec la carte IGN 0417 ET ainsi que sur le terrain. (cf. photo ci-dessus).

La question reste posée.

Question n° 1274 : Le cheval du Printemps

Lorsque vous remontez la rue Branda, avant d'arriver rue Kergorju, vous passez sur l'arrière de l'immeuble du magasin Printemps. Si vous levez alors la tête, sur votre gauche vous verrez, scellé dans le mur à environ quatre mètres du sol, une plaque probablement de bronze, similaire à une plaque de cheminée, peinte en blanc comme le mur. Elle mesure approximativement 60 x 60 cm. Elle représente un cheval en pied, encadré par une guirlande de fleurs.

Que peut signifier cette plaque en ce lieu ?

Bernard Cariou

Réponse

Page 61 de l'annuaire de 1939 - photo © Gérard Cissé
Page 61 de l'annuaire de 1939 - photo © Gérard Cissé

Plusieurs lecteurs assidus avancent des données convergentes.

Ainsi Marc Dizerbo nous écrit : "J'ai le souvenir enfant dans les années 60 d'une boucherie chevaline à cet endroit. J'habitais un peu plus bas dans la rue Branda et passais devant ce lieu pour rejoindre l'école Guérin à Saint Martin. Je pense même qu'à l'époque on devait abattre les pauvres chevaux sur place car je me souviens de m'arrêter pour regarder les chevaux sur pieds".

Sur notre site internet, un certain Bernez d'Armorique mentionne : "Autrefois les bouchers de la cité avaient installé leurs tueries sur le vieux chemin en direction de Guipavas (actuelle rue Branda). Peut-être que cette plaque rappelle une boucherie chevaline".

Gérard Cissé, après quelques recherches aux Archives Municipales et la consultation de l'annuaire de 1939 confirme ces réponses et déductions aussi inattendues que logiques. Au 38 de la rue Branda se trouvait la Boucherie chevaline de Monsieur Guivarch. Questionnée à ce sujet une ancienne employée du magasin Printemps nous apprend qu'il y a encore peu, la cloison de l'une des remises du commerce était toujours recouverte de carreaux de faïence rouge et blanc. De récents travaux ont fait disparaître ces vestiges.

La Société d'Études de Brest et du Léon, éditrice des Cahiers de l'Iroise, a été fondée en 1954.

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