Voir et lire n°214

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Exposition L'Art brut à l'Ouest à la Bibliothèque d’Études et à l’artothèque de Brest. Du 6 avril au 29 juin 2013

 

Une exposition sur « l’art brut » se tient en ce moment à la Bibliothèque Municipale d’Études de Brest. Elle retrace le parcours artistique de l’abbé Fouré (1839-1910) et de Per Jaïn (1904-1967). Le premier est connu pour ses célèbres rochers sculptés de Rothéneuf, sur la côte tout près de Saint-Malo, œuvre réalisée de 1894 et 1908. À l’aide d’articles de presse, de cartes postales anciennes et d’illustrations diverses, l’exposition est l’occasion de retracer le parcours et l’œuvre de l’artiste. L’exposition est aussi l’occasion de rappeler que l’abbé a aussi travaillé le bois, mais ces œuvres ont pour la plupart disparu. Per Jaïn est aussi un artiste breton, sculpteur sur pierre, sur bois et sur os qui travaille dans la même veine que l’abbé Fouré.

En parallèle, l’artothèque du musée des Beaux-Arts expose les photos de Gilles Erhmann, Les Inspirés et leurs demeures sur des artistes de l’art brut, sculpteurs du bord des routes et décorateurs originaux de leurs maisons. 

© Port-Musée de Douarnenez
© Port-Musée de Douarnenez

Exposition La tombe viking de l’île de Groix. Peuples navigateurs et barques des âmes au Port-Musée de Douarnenez. Du 8 juin au 23 septembre 2013

 

Le Port-Musée de Douarnenez se passionne pour une découverte archéologique exceptionnelle et méconnue. En 1906, deux archéologues mettent au jour sous un tumulus de l’île de Groix une étrange sépulture, une grande barque scandinave datant du Xe siècle dans laquelle un chef Viking fut incinéré puis inhumé.

À travers des pièces exceptionnelles comme des manuscrits carolingiens de Landévennec, l’exposition explore le contexte de cette découverte, les héritages de la présence Viking en Bretagne, l’universalité du mythe de « la barque des âmes », croyance présente chez de nombreux peuples navigateurs.

© Société d’Émulation des Côtes-d’Armor
© Société d’Émulation des Côtes-d’Armor

Mémoires de l’année 2011 de la Société d’Émulation des Côtes-d’Armor. Histoire et archéologie, Saint-Brieuc, 2012, 530 p. ill.

 

La Société d’Émulation des Côtes-d’Armor vient de publier son traditionnel volume de Mémoires pour l’année 2011. L’ouvrage s’organise en deux parties. La première retrace en une trentaine de pages la vie de la société. La seconde se compose de 17 articles scientifiques qui ont pour point commun de concerner de près ou de loin le département des Côtes-d’Armor. André-Yves Bourgès entame le volume par une étude très détaillée de la Vie et des miracles de Guillaume Pinchon, évêque de Saint-Brieuc, et Mathieu Glaz lui emboîte le pas en traitant des évêques de Saint-Brieuc au XIVe siècle. Suivent quatre articles concernant la noblesse. Frédéric Morvan traite de la famille des Tournemine à la fin du Moyen Âge, Julien Bernard étudie les rapports entre les Tournemine et les La Porte à travers deux enquêtes de la seconde moitié du XVe siècle et Jean-Pol Pimor se penche sur le testament de Geoffroy Tournemine (1260-1267). Les textes des enquêtes et du testament sont donnés en annexes. On regrettera toutefois que Jean-Pol Pimor ne donne pas sa bibliographie. De plus, la traduction du testament mériterait sans doute d’être nettoyée de quelques scories. Plus général, Bertrand Yeurc’h et Jean-Luc Deuffic propose une édition commentée de l’armorial breton du manuscrit de l’Argentaye. Un armorial est un recueil de blasons. Celui-ci date du XVe siècle et concerne les aristocrates bretons les plus puissants. Il est sans doute l’œuvre d’un héraut d’armes breton qui construit son travail autour de la symbolique des chiffres trois et neuf, quitte parfois à déformer un peu les choses… Les quelques passages en latin auraient mérité d’être traduits. Les Côtes-d’Armor font aussi l’objet d’une étude à travers les monnaies, médailles et jetons signée par votre serviteur.

Les articles suivants nous guident tranquillement du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Annick Adam retrace l’histoire d’une famille du Goëlo, les Thérézien, du XVe au XIXe siècle. Yannick Jézéquel publie le texte d’une lettre (1842) d’un magistrat qui décrit la ville de Guingamp. Chris Biggings s’est penché sur les moulins à vent de Saint-Brieuc. Un des intérêts de son article est qu’il est suivi d’un important glossaire concernant ce type d’édifices qui sera très utile à ceux qui s’intéressent au sujet. Les rapports entre les marchands de toiles et les chantiers paroissiaux dans la région de Quintin font l’objet de l’attention d’Anthony Guillemot. Il rappelle le rôle fondamental dans ce secteur d’une activité qui fait vivre 35 000 personnes à la veille de la Révolution. Brigitte Saulais-Helloco étudie la complainte en breton des goémoniers du Minihy-Tréguier. Elle raconte le naufrage d’un navire goémonier suite à un ouragan (31 décembre 1743). Ce tragique événement est par ailleurs documenté par des actes d’archives, ce qui rend d’autant plus intéressant le texte du cantique. Le texte et sa traduction par le regretté Gwénolé Le Menn sont donnés en annexe. Révolution et contre-révolution sont au coeur de l’étude de Jean-Claude Ménès sur la disparition du député girondin proscrit Delahaye dans la région de Dinan. Erwan Chartier-Le Floch dresse la biographie de Polig Monjarret (1920-2003), un Guingampais artisan de l’interceltisme contemporain, acteur du mouvement breton durant une bonne partie du XXe siècle. Quant à Yann Lagadec, il nous plonge au cœur du premier conflit mondial et de la captivité au travers des souvenirs de Paul Cocho et d’Elie Préauchat, tous deux territoriaux du 74e régiment d’infanterie territorial de Saint-Brieuc. Nous signalerons enfin les deux articles signés par le très actif Louis Chauris, le premier sur les diorites de Langourla et de Lanrelas, le second sur le granite de Gomené.

Ce gros volume de la société d’émulation des Côtes-d’Armor intéressera donc tous les curieux de l’histoire et de la culture bretonne, de ses plus lointaines origines pétrographiques à nos jours.

Yves Coativy

© Albert Laot / Skol Vreizh
© Albert Laot / Skol Vreizh

Albert Laot, La bataille de Kerguidu. Révolte contre-révolutionnaire en Basse-Bretagne, Morlaix, 2013, 84 p. ill., n° 66 de la collection bleue de Skol Vreizh.

 

Albert Laot, bien connu des lecteurs des Cahiers de l’Iroise pour ses articles, ses fréquentes participations à nos conférences et pour son engagement dans la vie de la société, vient de publier une synthèse sur la bataille de Kerguidu. En mars 1793, au moment de la Levée en masse, des paysans léonards se soulèvent contre la République qui recrute des soldats pour ses armées.

Contrairement à ce que son titre indique, l’ouvrage d’Albert Laot va bien au-delà de la simple narration de l’engagement. Il commence par faire un état des lieux du Léon et rappelle le cadre dans lequel évoluent quotidiennement les Bretons à la fin de l’Ancien Régime. Il dresse ensuite un tableau des multiples facteurs de mécontentement qui, pendant la Révolution, poussent les paysans à s’armer : la constitution civile du clergé, l’irruption dans les campagnes des prêtres jureurs, la disparition de l’évêché de Saint-Pol, les mesures prises contre les seigneurs, la hausse des impôts dues à la perte des privilèges fiscaux de la Bretagne, une économie affaiblie par les troubles politiques et la guerre, etc. Tout cela provoque l’irritation des campagnes mais ne suffit pas à provoquer un soulèvement.

En 1793, la France est seule face à une Europe coalisée contre la Révolution et qui veut sa mort. Les militaires et les volontaires ne suffisent plus à garnir les armées et le pouvoir décide de faire appel aux Français par le biais de la conscription. C’est la Levée en masse de 300 000 hommes. Les premières opérations de tirage au sort voient la foule s’agiter à Cléder, Sibiril, Guipavas, etc. et même s’armer à Saint-Pol. Les révoltés y font le coup de feu le 19 mars, provoquant la débandade du bataillon du Calvados. Enhardis par cette victoire, les insurgés font battre le tocsin et se rassemblent pour en découdre avec les troupes révolutionnaires placées sous le commandement du général Canclaux, alors cantonné dans la région brestoise.

La rencontre a lieu le 24 mars 1793 près du pont de Kerguidu sur la route de Saint-Pol à Lesneven. Elle concerne quelques centaines d’insurgés et autant de « Bleus ». L’engagement fait quelques morts mais sans doute pas les centaines parfois avancées par certains écrivains. Albert Laot fait œuvre d’historien et, laissant de côté les textes qui reprennent des chiffres fantaisistes, il a dénombré les morts d’après les rapports des intervenants et les registres de décès. Au total, on trouve huit blessés du côté des troupes révolutionnaires et

13 morts du côté des insurgés. Comme le fait remarquer l’auteur, ce chiffre ne prend pas en compte les paysans qui sont décédés plus tard des suites de leurs blessures mais une chose est certaine, on est très loin des centaines de morts qui hantent la littérature autour de cet affrontement. Albert Laot termine avec une étude historiographique. L’affaire est bien sûr éclairée par le texte très partisan de l’abbé Lan Inisan, Emgann Kergidu, paru à la fin du XIXe siècle et réédité en 1977 par Yves Le Berre. Il montre bien que le livre oppose de bons et saints paysans léonards aux mauvais révolutionnaires, sauvages sans foi ni loi et que le parti pris de l’ecclésiastique est systématique. Le dernier chapitre porte sur la naissance du mythe et son utilisation contemporaine par toutes sortes de mouvements.

L’ouvrage, très bien illustré en couleur par des documents originaux, ramène donc la bataille de Kerguidu à sa juste place, un soulèvement populaire spontané contre la levée en masse considérée comme une injustice. Appuyé sur les sources d’archives et non sur la tradition écrite ou orale, il apporte un éclairage nouveau et non partisan. C’est donc une réussite. On regrettera cependant que les meneurs aient été un peu négligés. On aurait voulu savoir qui entraînait et commandait cette troupe improvisée. Les archives sont sans doute muettes sur ce point.

Y.C.

© Société Archéologique du Finistère
© Société Archéologique du Finistère

Bulletin de la Société Archéologique du Finistère. Histoire et patrimoine, t. CXL, 2012, 526 p. ill.

 

La Société Archéologique du Finistère est habituée aux gros volumes de mémoires et ce n’est pas l’année 2012 qui va changer les choses avec ce bel ouvrage de plus de 500 pages. Les deux rubriques traditionnelles sur les découvertes archéologiques et le patrimoine sont bien remplies de même que les chroniques concernant les nouveautés entrées dans les centres d’archives, bibliothèques et musées. Quelques grands ensembles organisent l’ouvrage. La partie la plus courte concerne le breton avec un article de Bernard Lasbleiz sur Julien Maunoir et la musique populaire bretonne et l’autre de Sara Mollura, étudiante de Bologne, aidée par Fanch Broudic, sur le breton de Plougastel-Daoulas. Cette enquête menée récemment montre qu’en dehors des militants et des enseignants de breton, les Plougastels privilégient le français à la langue d’origine et surestime la place de celle-ci dans la vie quotidienne.

L’archéologie figure toujours en bonne place. Patrick Galliou donne la deuxième partie d’une étude sur les bronzes figurés antiques découverts dans le Finistère. Louis Chauris se penche les pierres de l’église de Henvic et sur les argiles de la région quimpéroise et Yvon Le Douget sur les poteries de Lannilis. Une étudiante brestoise, Florence Le Corre, retrace l’histoire du château de Châteaulin. Une tendance lourde des publications des sociétés savantes est de publier des biographies et des études sur la noblesse. Le BSAF n’échappe pas à la mode avec des articles de K.-P. Carter Van Horn sur Aliénor, princesse bretonne des XIIe-XIIIe siècles ; Bertrand Yeurc’h sur les barons aux Etats de Bretagne (XIIIe-XVIIIe siècles) ; Nicolas Mainet-Delair sur Marie-Josèphe Bohay-Rivière, négociante en vin à Landerneau au XVIIIe siècle; Jean-Pierre Thomin sur Barthélémy Kerroz (1727-1805), corsaire, négociant et armateur landernéen de la fin de l’Ancien Régime et Yannick Lageat sur le géographe et « communeux » Elisée Reclus, prisonnier des geôles finistériennes en 1871. André-Yves Bourgès aborde saint Corentin à travers son dossier hagiographique et Esther Dehoux étudie l’usage du mot latin « proles » dans l’ouest de la au Moyen Âge central. Jean-Louis Autret analyse de nouveaux documents concernant la bataille de Kerguidu et Bruno Le Gall et Jean-Paul Perron se sont penchés sur la franc-maçonnerie à Quimper sous le Directoire, le Consulat et l’Empire.

Les Brestois n’oublieront pas de lire deux articles qui concernent leur ville. Isabelle Guégan signe un article très documenté sur l’épidémie de typhus de Brest en 1757-1758. La maladie est apportée dans la ville du Ponant par l’escadre de Du Bois de La Motte revenant de Québec en novembre 1757. À Brest, tout fait défaut, autant les lits dans les hôpitaux que les médecins et les chirurgiens, alors que les autorités tardent à agir face à l’épidémie. Le maire, les intendants de Bretagne et de Marine font ce qu’ils peuvent et essaient en particulier de faire venir des médecins en renfort mais ça ne suffit pas et ils se tournent alors vers les forçats… La ville souffre de l’épidémie pendant six mois, comptant ses morts par centaines tant sur les navires que parmi les bourgeois. Quand elle se termine, il faut solder les comptes des soins prodigués aux malades et de l’assistance apportée aux veuves et aux orphelins. Isabelle Guégan signe donc un article très intéressant sur une étape de la mise en place d’une nouvelle méthode de traitement des épidémies qui se caractérise en particulier par le placement systématique des malades à l’hôpital. Quant à Nicolas Meynen, il étudie les images de l’arsenal de Brest dans la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle. Il met en parallèle photographies et estampes et montre qu’il existe deux grands types d’images, celles des travaux maritimes qui mettent en scènes les grands chantiers qui marquent le développement de la ville, et les photographies destinées à être reproduites sous forme de cartes postales. L’armée ne laisse pas filtrer trop d’informations et surveille le contenu des représentations. Nicolas Meynen montre même comment certaines images sont truquées pour ne pas donner d’informations à un ennemi potentiel.

C’est donc un volume particulièrement riche que liront les amateurs d’histoire finistérienne. On ne saurait trop rappeler la chance que nous avons d’avoir autant de publications de qualité à la pointe de la Bretagne, concernant l’ensemble du département ou certains petits pays !

Y.C.

© Guy Le Moing / Historicone
© Guy Le Moing / Historicone

Guy Le Moing, Les Batailles navales oubliées : Les Blancs Sablons, Le Conquet, 25 avril 1513, illustrations de Florent Vincent, Historicone Éditions, janvier 2012, 71 pages.

 

Quand avec la trêve pascale, les beaux jours revenus voient se noircir d'estivants locaux ou non, l'étendue immaculée des plages des Blancs Sablons au Conquet, personne ne peut imaginer qu'au large de ce havre, il y a cinq siècles de cela, la Marine franco-bretonne de Prégent de Bidoux a vaincu la flotte anglaise de l'Amiral Howard lors d'une fabuleuse et sanglante bataille navale.

Guy Le Moing, passionné d'histoire, de mer et d'écriture, transporte ici ses lecteurs en 1513, et leur donne les tenants et aboutissants de ce combat oublié. Historiquement parlant, les amours entre la France et l'Angleterre n'étaient pas au beau fixe. Après le contexte politique, l'auteur ramène les faits à leur juste proportion.

"Disons tout de suite – écrit-il – la bataille des Blancs Sablons n'a rien à voir avec Lépante ou Trafalgar : c'est une bien modeste bataille ! Quelques petits bateaux anglais détachés de leur escadre voulurent prendre d'assaut des galères françaises au mouillage près du Conquet. Ils furent repoussés ; l'Amiral anglais périt et toute son escadre leva l'ancre piteusement pour rentrer au pays. C'est tout".

Évidemment, si l'on compare ces faits avec le célèbre combat opposant la Cordelière de Portzmoguer au Régent commandé par Knyvet à peine un an auparavant devant Saint-Mathieu, l'ampleur de cet assaut maritime et ses conséquences sont sans communes mesures. Mais il n'en reste pas moins que la bataille des Blancs Sablons a bel et bien existé, que nos valeureux marins ont vaincu l'ennemi. De part et d'autre, plusieurs dizaines d'hommes furent tués ou portés disparus ; de nombreux autres blessés et les eaux rougies de la mer d'Iroise ont déposé leurs corps sur le sable fin de cette anse.

Au travers de cette bataille, Guy Le Moing nous fait parcourir l'Europe du début du XVIe siècle, une Europe où s'affrontent – nous dit-il – la France de Louis XII et l'Angleterre d'Henri VIII.

Gérard Cissé

© André Hascoët / Alan Sutton
© André Hascoët / Alan Sutton

André Hascoët, Saint-Marc. Construction d'un quartier, déconstruction d'une commune de 1940 à nos jours, Éditions Alan Sutton, 4ème trim. 2012, 160 p. ill.

 

Pour évoquer le livre d'André Hascoët retraçant l'histoire récente de Saint-Marc, rien de mieux que de lire son introduction rédigée par l'auteur :

« Après des décennies d'un remarquable développement, Saint-Marc se retrouve brutalement stoppé dans son élan par la guerre puis l'Occupation. Plusieurs années de souffrance et de privations qui se soldent par la disparation administrative de la commune, irrévocablement intégrée à Brest pour des raisons qui dépassent la simple autorité municipale.

Saint-Marc, après 150 années passées à forger son autonomie, se fait finalement absorber par sa vorace voisine. En quelques décennies, la vieille commune se déconstruit, perdant sa liberté et ses frontières d'avant guerre et abandonnant la plupart des spécificités qui avaient façonné son caractère. Ce sont désormais les élus brestois qui tiennent entre leurs mains le destin du quartier, et les profondes cicatrices du littoral en sont la marque indélébile. De vénérables bâtiments comme celui de la mairie, symbole de l'autonomie communale, sont abattus, la place du bourg est complètement réaménagée, Palaren disparaît, les fêtes séculaires cèdent la place à des animations plus artificielles et peu durables ; quant à la plage, si intimement liée à la personnalité de la vieille commune, elle est ensevelie sous des tonnes de remblais. Le paysage change inexorablement, cependant qu'une nouvelle population s'installe.

Pourtant, malgré ces bouleversements, les Saint-Marcois continuent d'exister et d'exprimer leur attachement à un quartier qui, tout en étant dans Brest, reste partiellement en marge. Saint-Marc se construit une image proche de celle de la commune mais cependant différente, entretenant une personnalité, une vie, un dynamisme propres, malgré les obstacles.

En quelques décennies de crises, d'espoir et de mutations, un quartier fortement attaché à ses racines communales se façonne, en essayant de se constituer une identité plus en harmonie avec toutes ces évolutions ».

André Hascoët

© Guy Simon / Dynamo
© Guy Simon / Dynamo

Guy Simon, La définitive histoire de Brest, collection Rades, Éditions Dynamo, décembre 2012, 40 pages ill.

 

Si Guy Simon avait voulu chercher à brouiller les pistes de l'histoire brestoise, il ne s'y serait pas pris autrement. Le but est atteint. Il mélange avec un certain machiavélisme l'actuation et les événements passés, réels ou imaginaires, des origines de la ville et de ceux qui l'ont bâtie, sans se soucier de chronologie ni des qu'en dira-t-on.

« Parmi eux, écrit-il, un apprenti nommé Richelieu prit l'engagement solennel d'avoir un jour son nom dans le dictionnaire. Il commence par mettre au point la définition du dictionnaire. "Après je l'inventerai" déclare-t-il à Ouest-Éclair, un jour qu'il était en verve ». Ce grand ecclésiastique rencontre ici Vauban, qui, après mures réflexions, prend le nom de Colbert. « Dès lors, écrit l'auteur, grâce aux guerres d'escadres, le nautisme se développe de façon inexorable et Brest devient un haut lieu touristique »…

Ce n'est pas, vous l'aurez compris, ce genre d'écrit qu'il faut utiliser pour préparer une thèse, même si Recouvrance semble bien être le point de départ de l'histoire brestoise. Beaucoup de surprises sont à découvrir au fil de ces quarante pages. Même s'il ne sert à rien, ce bouquin mérite d'être lu.

G.C.

La Société d'Études de Brest et du Léon, éditrice des Cahiers de l'Iroise, a été fondée en 1954.

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